L’église Notre-Dame constitue un exemple de l’architecture de la Contre-Réforme, ce mouvement initié par la papauté pour affirmer le catholicisme face à la Réforme protestante. Elle est de style classique, qui se distingue par la sobriété de son ornementation et un retour aux formes antiques.

Son édification elle-même est symbolique puisqu’elle est construite par les Jésuites en 1665 à l’emplacement d’un temple protestant. Celui-ci a été érigé un siècle plus tôt, en 1576. Les Jésuites, membres de la Compagnie de Jésus, participent activement à la Contre-Réforme. L’église Notre-Dame est achevée en 1741. Elle représente un manifeste de la Contre-Réforme, à tel point qu’elle est surnommée « l’église du Crève-Cœur » par les protestants messins. Les Jésuites occupent l’église jusqu’en 1762, date à laquelle leur ordre est supprimé. Ils sont alors remplacés par des moines venus de l’abbaye bénédictine Saint-Symphorien. Mais ils sont chassés pendant la Révolution et l’église est alors remployée à des fins laïques. Elle devient le lieu de réunion du club des Jacobins et de la Société Populaire en décembre 1793 puis le temple décadaire de Metz en 1795 (lieu d’un culte laïque et républicain, qui sera rapidement supprimé). Le culte catholique est rétabli en 1803 et l’église retrouve sa vocation initiale.

L’église connaît, au cours de son histoire, plusieurs événements marquants. En 1744, c’est là qu’est célébré le Te Deum en l’honneur de Louis XV, tombé gravement malade au cours d’un épisode militaire à Metz et miraculeusement guéri. C’est également dans cette église qu’est baptisé Paul Verlaine en 1844.

La façade de Notre-Dame est relativement sobre et ordonnée. Elle s’élève sur deux niveaux et se compose de trois parties latérales. Elle est rythmée par la succession de pilastres jumelés à chapiteaux doriques. Sur le tympan de la baie centrale, au premier niveau, sont gravées les lettres A et M entremêlées et surmontées d’une couronne, ce qui se réfère à la Vierge par l’abréviation de la locution Ave Maria. Le second niveau comporte un riche décor sculpté d’entrelacs végétaux et d’arabesques. Des traces de ce décor sont encore visibles au premier niveau, mais il a été mutilé pendant la Révolution. Au sommet, on trouve un fronton curviligne sobre mais massif surmonté d’une croix. Les baies en plein cintre, les pilastres et le fronton, bien que non triangulaire, marquent l’influence de l’architecture antique.

Cette inspiration se retrouve également à l’intérieur de l’église, par la présence de pilastres à chapiteaux doriques et d’une frise au-dessus des grandes arcades. Les arcs sont ornés de clés sculptées de blasons polychromes. Le décor peint se retrouve également dans les bas-côtés de la nef, où des peintures murales représentent la Vie du Christ. Fait relativement rare, ces bas-côtés possèdent un éclairage zénithal, grâce à des oculus percés dans la voûte. Le mobilier liturgique, quant à lui, est organisé de manière à favoriser les pratiques du culte catholique. Le chœur est surélevé pour attirer les regards vers l’autel, où se déroule l’Eucharistie, et l’église possède de très beaux confessionnaux du XVIIIe siècle censés inciter les paroissiens à la confession.

Enfin, l’église possède des vitraux réalisés entre 1840 et 1846 par Laurent Charles Maréchal et son beau-frère Gugnon. Ils représentent le Christ accompagné des Apôtres Pierre, Jacques et Jean dans le chœur, les Pères de l’Église et les grands fondateurs dans la nef, et des scènes de la Vie de la Vierge dans le transept : la Visitation, l’Annonciation et la Nativité.

Source: https://metz.fr

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